23 mai 2001- 570 ans après
23 mai 2001- 570 ans après
Quand on va à un enterrement, on doit (normalement) connaître la personne défunte. Pour celui de Nina Martin en revanche, personne ne savait pourquoi elle était morte ni sa vie antérieure. La seule chose connue était comment Nina trépassa : dans d’atroces souffrances puisque brûlée vive. Voilà la conclusion des médecins légistes. S’il y avait tant de monde dans le cimetière, c’est parce que Nina était pas la seule qui mourut ainsi. D’autres jeunes filles avaient déjà expiré dans les flammes. C’est une malédiction sur Rouen d’après quelques habitants de souche. Les points communs entre toutes ces victimes (mises à part les conditions de leur mort) étaient leur âge, le fait qu’elles étaient vierges (d’après leurs parents) et la date des morts : le même jour du même mois et ce depuis presque toujours. Chaque année, une pucelle était sacrifiée au feu. Un accident de voiture, un incendie… Une mort atroce faite de souffrances mais ouvrant la porte du Paradis. D’après certaines religion, le feu purifie l’âme. Nina Martin ne serait alors pas expédiée en Enfers.
À quelques rues du cimetière, dans une école primaire, Anna Walter enseignait l’Histoire à ses élèves. Sur le tableau était écrit « 23 mai 2001, leçon du jour : La Guerre de Cent Ans. » En jetant un œil sur son calendrier éphéméride, la jeune femme s’exclama :
« Quelle chance pour notre cours d’aujourd’hui : c’est le jour où Jeanne d’Arc fut conduite au bûcher par les Anglais en 1431. »